On en parle de plus en plus, et ça commence à faire du bruit dans le milieu du dev : l’IA qui s’invite dans nos éditeurs de code. Et y’en a un qui sort du lot en ce moment, c’est Cursor. Un peu présomptueux en s’annonçant comme “The AI Code Editor”. Alors, simple coup de com’ pour attirer les investisseurs ou vraie pépite qui va changer notre façon de coder ? J’avoue, au début, j’étais un septique Car tout le monde essaie de surfer sur la vague IA en ce moment virgule et ce bien au delà de l’univers du développement. Après avoir testé Github Copilot (qui, soyons honnêtes, me faisait parfois plus perdre de temps qu’autre chose avec ses suggestions à côté de la plaque), j’attendais Cursor au tournant.
Alors, j’ai retroussé mes manches, téléchargé le bestiau, et je vous explique ce que j’en pense, sans langue de bois !
Cursor, c’est quoi ce bidule au juste ?
Première surprise (ou pas, si on suit un peu l’actu) : Cursor, ce n’est pas un éditeur tombé de nulle part. Il est basé sur le bon vieux Visual Studio Code (VS Code pour les intimes). D’ailleurs, au premier lancement, il vous propose gentiment d’importer toutes vos préférences et extensions VS Code. Malin, ça évite de paumer les devs qui ont leurs petites habitudes. Certains diront que c’est un fork un peu facile, d’autres que c’est la base solide qu’il fallait.
Mais là où Cursor veut vraiment se démarquer, c’est par son intégration poussée de l’IA. Oubliez la simple auto-complétion. On parle ici d’un assistant qui prétend comprendre votre code, vous aider à le refactoriser, à le documenter, et même à en générer des pans entiers. L’idée, c’est d’avoir une sorte de ChatGPT ou de Claude directement dans votre IDE, un collègue virtuel toujours dispo pour une session de pair programming. Tentant, non ?
Alors, qu’est-ce qu’il a dans le ventre, ce Cursor ?
J’ai creusé un peu, et voici les fonctionnalités qui m’ont le plus marqué :
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L’Édition Intelligente : Plus qu’une simple suggestion
Là où Copilot se contentait souvent de proposer la ligne suivante, Cursor va plus loin. Il peut suggérer des modifications sur votre code existant. Imaginez : vous commencez à typer un nouveau type au-dessus d’une fonction, et hop, Cursor vous propose de l’utiliser comme paramètre et de mettre à jour le corps de la fonction. C’est ce genre de petites attentions qui font gagner un temps fou. Si vous renommez une propriété dans un objet, il essaie de mettre à jour les getters/setters. Pas mal ! -
“Composer” : L’IA à la demande, sans les inconvénients
Un des trucs qui me gonflait avec d’autres outils, c’était le flot continu de suggestions, souvent à côté de la plaque. Avec la fonction “Composer” de Cursor, c’est vous le chef. Vous sélectionnez un bloc de code, vous demandez à l’IA de faire quelque chose (modifier, expliquer, générer), et elle vous propose les changements sous forme de diff clair et net. Vous acceptez, vous refusez, vous êtes aux commandes. Ça, c’est un vrai plus pour ne pas être submergé et garder le contrôle. -
Le Chat qui Pige (Presque) Tout
C’est un peu le cœur du réacteur. Un chat type ChatGPT, mais qui a accès à votre base de code. Vous pouvez lui poser des questions sur un fichier que vous n’avez même pas ouvert, lui demander d’expliquer un bloc de code complexe, de générer une fonction à partir d’une description, ou même de corriger un bug. Le fait de pouvoir lui dire “utilise les infos de @monFichierDeConfig.json pour générer ça” ou “regarde la doc dans @maDocAPI.yaml“, c’est juste puissant. -
Les “Cursor Rules” : Domptez l’IA (pour les experts)
Pour les projets plus costauds ou les équipes qui ont des conventions de codage strictes, Cursor propose les “Cursor Rules”. Ce sont des fichiers de configuration où vous pouvez dire à l’IA : “toujours utiliser ce style de commentaire”, “voici notre pattern pour les services API”, etc. L’IA s’efforcera alors de suivre vos directives. C’est un peu plus avancé, mais ça montre l’ambition du truc.
L’IA code à votre place ? Calmons-nous, les amis !
Autant vous le dire direct : non, l’IA ne va pas coder toute votre appli pendant que vous sirotez des mojitos. Et c’est là que Cursor est plutôt honnête dans sa com’. Ils disent “codez AVEC l’IA”, pas “l’IA code POUR vous”.
L’IA est bluffante pour :
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Transformer de l’information (ex: générer un type à partir d’un JSON).
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Rédiger du code répétitif (boilerplate).
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Ajouter des commentaires ou de la documentation.
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Proposer des refactorisations simples.
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Générer des tests unitaires basiques.
Par contre, dès qu’il s’agit de logique métier complexe ou de problèmes qui sortent des sentiers battus, vous devez aider l’IA (paradoxe ^^). Elle peut “halluciner” des fonctions qui n’existent pas ou produire un code qui semble correct mais qui est plein de bugs subtils. Hélas Ce genre d’aspect existe toujours dans la génération automatique de codes mais elle se trompe beaucoup beaucoup moins que tout ce que j’ai vu auparavant. Comme je le disais pour Copilot, l’IA déduit des patterns, elle ne “comprend” pas fondamentalement le code. Donc, la revue de code reste INDISPENSABLE. Ne faites pas l’aveugle ! (Même si elle propose un résultat vraiment plus pertinent car elle a accès à tout le reste du code)
Les “Mais” et les “Attention quand même”
Malgré l’enthousiasme, j’ai quelques petites crispations :
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Un fork de VS Code, vraiment ? C’est pratique pour l’utilisateur, mais éthiquement, se baser sur un projet open-source aussi massif pour vendre une solution en partie fermée et payante, ça fait toujours un peu tiquer. Et si VS Code intègre des fonctionnalités similaires nativement demain ? Cursor deviendrait obsolète.
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Et ma vie privée dans tout ça ? Même avec un “Privacy Mode”, vos prompts et des bouts de votre code transitent par des serveurs tiers. Pour des projets open source, passe encore, mais pour du code propriétaire sensible… Faut avoir confiance. Une IA locale ou sur un serveur qu’on maîtrise serait l’idéal, mais on n’y est pas encore pour ce niveau de performance.
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L’impact écolo, on en parle ? Chaque requête à l’IA, c’est de la ressource réseau et des GPU qui turbinent. Si des millions de devs s’y mettent, la facture énergétique pourrait grimper. C’est un point plus perso, mais ça me travaille.
Alors, Cursor, on saute le pas ou on attend de voir ?
Si vous êtes un développeur curieux, qui n’a pas peur de jouer les bêta-testeurs et qui cherche à booster sa productivité sur certaines tâches, OUI, je vous encourage vivement à tester Cursor. Surtout qu’il y a une offre gratuite qui permet de bien se faire la main. Et qu’il suffira dans 95% des cas.
C’est indéniablement un outil qui montre la direction que prend le développement. Il n’y aura maintenant plus de retour arrière et ce genre d’outils devient la norme. L’idée de “coder avec l’IA” comme on le ferait avec un collègue est vraiment séduisante. Ça peut rendre le dev plus doux, plus rapide pour les tâches rébarbatives. Vive le vibe-coding !
Mais gardez l’esprit critique ! Cursor est un assistant surpuissant, pas un remplaçant. La clé, c’est de l’utiliser intelligemment, de comprendre ses forces et ses faiblesses, et surtout, de toujours, TOUJOURS, relire et comprendre le code qu’il génère.